Alice Pétillot https://www.alicepetillot.com Traductrice Thu, 03 Oct 2019 15:03:13 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.4.3 https://www.alicepetillot.com/wp-content/uploads/2017/07/cropped-fond-32x32.jpg Alice Pétillot https://www.alicepetillot.com 32 32 Il m’est arrivé de… https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2-3/ https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2-3/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:40:18 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204625

… Me faire avoir.

Inutile d’avoir honte de nos erreurs passées, à condition d’en tirer les leçons. Voici une anecdote cuisante.
Je suis contactée par une personne qui dit avoir trouvé mon adresse mail sur un annuaire de traducteurs officiel et réputé, et souhaite faire traduire un article pour une
conférence prévue en France quelques semaines plus tard.

Son style et son orthographe, impeccables, sont cohérents avec son pédigrée. La signature de son mail et son adresse semblent renvoyer à une chercheuse d’une université américaine. Nos échanges sont cordiaux, elle accepte mon tarif (élevé) et me demande mon RIB pour le versement. Je lui dis que mes coordonnées bancaires figureront sur la facture que je lui enverrai une fois le travail fait.

NON je ne me méfie pas. J’ai besoin d’argent et rien sur mon plan de travail. Je traduis la vingtaine de feuillets en quelques jours. J’envoie mon travail. Sans la facture. Un sursaut de clairvoyance paranoïaque ? Aucune réponse de la part de ma cliente. Une semaine passe, puis deux. À ce stade, mon doute a grossi et je fais ce que j’aurais dû faire dès le départ. Un geste simplissime qui est depuis devenu un automatisme dans ce genre de cas (j’ai des doutes sur le client et/ou le texte) : copier-coller un large extrait du texte dans un moteur de recherche. Et là je découvre qu’il s’agit en fait (vous pourrez vous moquer) d’un article du Wikipédia en anglais…

Si l’escroc n’a pas insisté pour obtenir mes coordonnées bancaires, c’est qu’il n’en a plus besoin. Il a pu les acquérir autrement, en allant directement se servir dans mon ordinateur. La colère passée, j’ai alerté ma banque, nettoyé mon ordinateur, modifié tous mes mots de passe, réorganisé mes archives pour stocker tous les documents potentiellement sensibles sur des disques durs externes…
et allumé un cierge en priant qu’il ne soit pas trop tard.

Cette mésaventure n’a pas eu de conséquences plus fâcheuses que de me faire perdre mon temps et mon calme. Le lascar a dû trouver pigeon plus gras ailleurs. Soyez alerté si vous êtes du genre confiant !

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En cours https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2-2/ https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:35:03 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204623

Mise à jour et nouvelles traductions pour la boutique en ligne de Macon&Lesquoy, une marque d’accessoires et bijoux brodés avec laquelle je suis fière de collaborer depuis ses débuts, il y a 10 ans !

 https://maconetlesquoy.com/en/

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Coup de cœur https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2/ https://www.alicepetillot.com/coup-de-coeur-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:32:07 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204618

Françoise Sagan 

L’été, je pense toujours à Françoise Sagan. Au film La Piscine et à Sagan. Une femme fragile, nerveuse, élégante, à l’écriture franche comme un coup, sucrée comme un cocktail bien dosé, qui aimait la vitesse, s’étourdir, qui devait écrire absolument (que faire d’autre ?) et s’en sentait souvent incapable.

À 18 ans, en 1954, elle publie son premier roman, Bonjour Tristesse, qui remporte le Prix des Critiques et un succès immédiat en
librairie. La première phrase : « Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. » Le charmant petit monstre est lancé, un feu follet en robe d’été dans un petit bolide lancé sur une route de la côte cuite par le soleil. L’été.

La lire :
OEuvres, Robert Laffont, collection Bouquins (1488 pages)
Toxiques, journal, Paris, Julliard, 1964 (réédité par Stock, 2009)
Un certain regard, regroupant Réponses et Répliques, autobiographie, Paris, L’Herne, 2008
L’écouter, mise en musique par Michel Legrand pour le film Un peu de soleil dans l’eau froide : Dis-moi.

Son site officiel : http://www.francoisesagan.fr/

In English, a 1956 interview with the Paris Review : https://www.theparisreview.org/interviews/4912/francoise-sagan-the-art-offiction-
no-15-francoise-sagan

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Le mot intraduisible Aout 2019 https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2-2-2/ https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2-2-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:25:08 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204613

« Traduttore, Tradittore ! » s’exclamait Jean-René Ladmiral (1) en introduction (presque un salut) de sa leçon inaugurale de traductologie à l’Université de Nanterre, en 1995.

Ça bouscule un peu, d’être d’emblée confrontée à l’impossibilité fondamentale du métier, avant même d’en apprendre les rouages. Car le vieil adage est vrai. Qui traduit, trahit. Les équivalences parfaites sont rares. Notre travail (et notre plaisir) consiste à trahir le moins possible – ne parle-t-on pas de traduction « fidèle » ? Dire que l’obstacle ne génère aucune frustration serait mentir. Je m’agace, je me lève, je marche, je fais papillonner mes doigts en l’air pour saisir le bon mot au vol. Le sens est là, clair, mais ne trouve pas sa place dans ma
langue française. Je dois lui en faire une.

À tout problème il existe une solution. Nos compétences techniques, les « trucs » du traducteur (chassé-croisé, périphrase, emprunt, néologisme… ), doivent triompher de tous les obstacles, même de la limite théorique de notre art – l’intraduisibilité. Et puis, le traducteur se régale parfois de cette poésie du décalage où s’expriment les différences culturelles, en termes
d’appréhension du monde et des autres, de valeurs et d’identité.

(1) M. Ladmiral a enseigné la philosophie allemande, l’allemand philosophique et la traductologie à l’Université de Paris X, où il dirige
le Centre d’études et de recherches en traduction, le CERT, pendant plus de 40 ans. Il a traduit Habermas, Kant et Nietzsche, mais
consacré la majeure partie de sa carrière de chercheur à la traduction et aux liens entre linguistique et philosophie.

À lire : Traduire : théorèmes pour la traduction (Paris, Gallimard, 1994, réédité en 2003 en collection Tel, n°246) ; Sourcier ou cibliste. Les profondeurs de la traduction (Paris, Les Belles Lettres, coll. « Traductologiques », 2014, 2e édition revue en 2016.

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Le mot intraduisible Juillet 2019 https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2-2/ https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:18:56 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204609

MAMIHLAPINATAPAI 

Mot de la langue du peuple yagan de la Terre de Feu. Listé dans le Livre Guinness des Records comme « le mot le plus succinct », il est aussi un des mots les plus difficiles à traduire. Il décrit :
« Un regard partagé entre deux personnes dont chacune espère que l’autre va prendre l’initiative de quelque chose que les deux
désirent mais qu’aucune de veut commencer. »

In English : « The wordless look between two people who both desire something, yet are equally reluctant to initiate. »

Un seul mot contient parfois tant de couleurs qu’il faudra un arc en ciel pour le traduire. Celui-ci est une jolie occasion de constater la différence de « concision » entre le français (161 signes espaces compris pour cette définition) et l’anglais (102 signes).

En général, le français est un tiers plus long que l’anglais. On parle de « foisonnement ». Lorsque le traducteur est tenu de respecter une maquette, cette différence peut devenir un casse-tête.

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Le joli mot Septembre 2019 https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2/ https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 21:13:12 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204604

Hanyauku (Namibie / Namibia) 

 

 

Fouler le sable brûlant de la pointe des pieds.

To walk on tiptoes across hot sand.

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Le joli mot Aout 2019 https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2/ https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 17:32:13 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204593

Komorebi (Japon / Japan) 

Rayons du soleil filtrant à travers les arbres.

Sunlight filtering through trees

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Le joli mot Juillet 2019 https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2/ https://www.alicepetillot.com/le-joli-mot-2/#respond Wed, 02 Oct 2019 16:26:01 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=204585

Cynefin (Pays de Galles / Wales)

Lieu où un être (humain ou animal) se sent à sa place, en harmonie avec une nature qu’il ressent comme accueillante.aire quelque chose avec son âme, sa créativité ou son amour ; mettre une part de soi dans son travail.

A place where a person or an animal feels it ought to live and belong; it is where nature around you feels right and welcoming.

Querencia (Espagne / Spain)

Attachement à un lieu où nous puisons notre force, où nous nous sentons chez nous, où nous sommes réellement nous-mêmes. Ce
mot désigne aussi le coin de l’arène où le taureau préfère rester.

Attachment to a place from which one’s strength is drawn, where one feels at home; the place where you are you most authentic self.
Also refers to the corner of the arena the bull prefers to stay in.

Abditory (Angleterre / England)

Lieu où vous pouvez disparaître, cachette, planque.

A place into which you can disappear, a hiding place.

Crédit photo ©Íris Lind Sævarsdóttir

 

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Mes outils https://www.alicepetillot.com/mes-outils/ https://www.alicepetillot.com/mes-outils/#respond Sun, 30 Jul 2017 10:27:46 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=78

Le temps est loin où le traducteur amassait les dictionnaires généralistes et spécialisés sur un bureau déjà encombré par sa machine à écrire et ses ramettes de papier. J’utilise régulièrement quelques pavés de papier comme le dictionnaire des synonymes ou mes vieux Delmas, Oxford Concise et autres Harrap’s, parfois des ouvrages de référence dans certains domaines, en particulier artistiques, mais l’Internet est mon ami, mon collègue, ou plutôt un assistant qui fait parfois des bourdes mais s’avère efficace s’il est bien cornaqué. C’est la seule façon dont je conçois d’être assistée par un ordinateur dans mon travail.

Les sites que je visite le plus :

Wordreference : parfois quelques erreurs, mais le forum est très utile, notamment parce qu’il est fréquenté par des Anglophones de divers âges et horizons et des Canadiens.

Linguee : Là, encore, comme toujours, la prudence et l’esprit critique sont de rigueur. Très utile pour les formules toutes faites, en particulier dans le domaine légal et contractuel.

Urban Dictionary : Ah, ma perle, mon petit jardin des plaisirs ! Tout le slang anglophone sur un site participatif, où la créativité verbale et l’humour sont rois. Il m’a sauvé la mise bien des fois. Leur mot du jour est idéal pour s’ouvrir l’esprit avant de commencer sa journée de travail.

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Il m’est arrivé de… https://www.alicepetillot.com/il-mest-arrive-de/ https://www.alicepetillot.com/il-mest-arrive-de/#respond Sun, 30 Jul 2017 10:26:59 +0000 https://www.alicepetillot.com/?p=76

Ne pas sortir de chez moi pendant 80 heures d’affilée pour finir une mission à temps.

Reconstitution d’une chronologie type, car oui ça m’est arrivé plusieurs fois, et dans l’action le temps se compte en pages, en mots, le monde s’arrête à l’heure de rendu fixée.

Un mercredi, je reçois une mission de mon meilleur client : 60 feuillets à traduire pour le mercredi suivant.

J’ai un autre job à rendre avant le week-end.

Garde alternée, ma semaine sans ma fille commence le samedi à 9h.

L’enfant partie, ravitaillement express en sucres lents et rapides.

À 10h, je me mets au travail jusqu’à 3h du matin. Cinq heures de sommeil.

Dimanche : travail de 8h à 1h, puis 4 heures de sommeil.

Lundi : travail de 5h à 18h, puis de 22h à 4h, après une petite sieste de 3 heures.

Mardi : travail de 9h à 16h. Traduction finie ! Manger ! 12 heures de sommeil,

Mercredi : lever 5h. Douche. 4 heures de relecture => Remise à 9h pétantes !!!

27h de sommeil, entrecoupées par 2 repas comateux.

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